Halte à la mauvaise humeur !

Grrrr ! On aime tous grogner, ça nous soulage. Mais quand ça dure, ça nous pollue et ça pollue les autres. On ne prend en main et on arrête la mauvaise humeur, chez nous et chez nos enfants.

Comment faire, en cas d'urgence ?

On commence par éviter à la tension de monter. On sépare les enfants qui se chamaillent, on ne maugrée pas soi-même toute la journée (c'est si facile de l'écrire !). Vous connaissez peut-être l'expression : "vite, un chant !". Quand les émotions négatives se bousculent, chanter ou écouter de la musique fait du bien.

Si tout le monde est très nerveux, on peut proposer un chahut contrôlé avec les enfants, même les plus grands sur de la musique : imitation des chanteurs, position figée quand la musique est arrêtée, chaises musicales. Quand la tension monte, faire du bruit libère.

Pour faire du bruit, on peut faire le jeu une "minute de bruit". Il s'agit pour les enfants de faire du bruit, en chantant, criant, parlant fort. Je vous assure qu'il est rare qu'ils arrivent à 60 secondes sans s'être arrêté.

Si vous sentez que toute la famille est à bout de souffle, faites une pause. Décrétez l'état d'urgence, soit "la journée de vacances". Faites un pique-nique dans le salon, une journée à l'envers, une journée "ange gardien" (chacun doit rendre service à quelqu'un d'autre à son insu, tiré au sort. A la fin de la journée, on dévoile les anges gardiens), une journée jeu (de société en priorité, challenge de jeu vidéo) à laquelle vous participerez.

Contre la grogne des enfants

Si vos enfants se plaignent trop, vous êtes en droit de leur expliquer que vous ne pouvez pas être la maîtresse, et la dame de cantine, et la maman qui vient faire un baisers à la fin de l'école. faites-leur prendre conscience que ce qu'ils aiment le plus chez vous, c'est que vous êtes leur maman, leur papa, et que finalement, le reste n'est pas si important. Il faudra être un brin plus subtil avec les grands ados, mais le message de fond est là. Vous trouverez les mots.

S'ils continuent de se plaindre, faites-les participer pleinement aux tâches ménagères (conception des menus, cuisine, tri du linge, petit ménage). Soit ils y prendront plaisir (banco !), soit ils comprendront que cela vous barbe autant qu'eux et qu'ils seraient de mauvaise grâce de vous reprocher de ne pas consacrer assez de temps à leur confort.

Et mes amis, est-ce que peux fêter mon anniversaire ?

L'absence de relations sociales de vos enfants est un sujet délicat, surtout si vous avez un seul enfant, ou plusieurs avec de grands écarts d'âge. J'y reviendrai plus tard, car cela mérite du temps. Pour l'anniversaire, vous savez bien quoi répondre. En ce qui concerne les amis, pour les grands c'est simple, donnez les règles pour l'utilisation du téléphone, des e-mails. Ils devraient y trouver à peu près leur compte. Pour les plus petits... affaire à suivre. Je ne lâche pas le sujet.

Les enfants ne veulent - peuvent plus travailler

Si les enfant n'arrivent plus à travailler, ou n'arrivent pas à s'y mettre, rusez. Lâchez du lest sur les devoirs et utilisez les situations du quotidien pour les faire réfléchir. Par exemple, faites un gâteau et faites calculer les proportions (tables de multiplications de primaire, tableau de proportionnalité du collège), faites-leur écrire une lettre à leurs grands-parents, sous votre dictée, si c'est cela qui pêche ; avec leurs propres mots, s'ils doivent faire de l'expression écrite. Et pourquoi pas faire un repas en anglais ? Ou encore un repas avec un défi d'un ou plusieurs mots imposés à placer dans la conversation ?

Vous trouverez forcément des situations à exploiter qui vous conviendront bien.

Et pour les plus grands, pourquoi ne pas leur proposer de présenter leur leçon de science, histoire, géographie... à la manière d'un exposé à un ami, un cousin sur skype ou facetime ? Méfiez-vous des mises en ligne de vidéo de vos enfants sur youtube, dailymotion... protégez-les, ce ne sont pas des stars dont il faut surexposer la vie. Il vaut mieux rester sur des "conférences" privées avec vos connaissances.

Et pour les parents ?

Si vous restez seuls toute la journée sans voir d'adulte, la pression va monter très très fort dans vos têtes et vos émotions. Normal, vous êtes sensible et bien heureusement. Deux remèdes, que vous pouvez cumuler d'ailleurs :

- vous vous tournez vers les autres. Vous téléphonez à votre grand-père qui vit seul, ou votre voisine pour prendre des nouvelles.

- vous videz votre sac, auprès de votre conjoint (laissez-lui quand même le temps d'enlever son manteau et de se laver les mains), d'une amie (au téléphone bien sûr), mais pas trop longtemps. Il ou elle en a sûrement aussi gros sur la patate. Passez vite à un autre sujet, qui vous intéresse tous les deux.

N'oubliez pas qu'être seul, c'est être en danger, car l'homme est un "animal social". Ne restez pas seul(e), vous devez être en forme et solide pour vos enfants, mais surtout pour vous. Téléphonez, écrivez des e-mails, gardez contacts avec vos connaissances, surtout à la fin d'une journée fatigante.

Ce qui est vrai pour vous l'est aussi pour ceux qui sont vraiment seuls, c'est à dire sans enfants à la maison. Même si vous penserez plusieurs fois par jour qu'ils ont de la chance, ils attendent de vos nouvelles pour parler à quelqu'un capable de tenir une conversation.

Nous sommes bien obligés de vivre cette situation de confinement, mais pas de la subir ! Alors pour tenter d'en tirer le meilleur, essayons de chercher - et de trouver - la joie d'être ensemble.

à suivre : la joie d'être ensemble !

crédit photo : immune-system-kalhh-Pixabay

Retour à l'accueil